Seigneur, donne-nous la prière comme on donne un verre
d'eau au voyageur du désert.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne le feu au voyageur de la nuit.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne le chant au voyageur des abîmes.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne remède aux blessures ouvertes.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne un baiser au temps des solitudes.
Soeur Myriam
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne le feu au voyageur de la nuit.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne le chant au voyageur des abîmes.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne remède aux blessures ouvertes.
Seigneur, donne-nous la prière comme on donne un baiser au temps des solitudes.
Soeur Myriam
Pourquoi
prier ? ou pour quoi prier ?Cette question revient souvent en entretien ou en visite. Que nous
ayons une image toute-puissante d'un Dieu lui-même tout-puissant :
« rien ne sert de prier puisqu'il n'a pas besoin de nous pour savoir ce
qu'Il a à faire » ; ou que nous soyons, au contraire, marqué par la
Parole de la croix d'un Dieu révélé dans la faiblesse : « rien ne
sert de prier puisque, sans pouvoir, Dieu ne peut pas grand-chose pour
nous ».
« Rien
ne sert de prier » cette affirmation renvoie la prière à une utilité et
donc à un besoin que nous aurions face à certaines situations de parler, de
dire quelque chose à Dieu, de lui demander quelque chose, ou encore de déposer
sous ses regards un sujet – la jeunesse de notre église - , une circonstance - la situation des chrétiens d'Irak - ou un ami
– tel ou telle hospitalisé(e). Acte de parole, la prière voudrait avoir une
utilité, une fin, un but.
C'est
alors que nous pouvons nous souvenir d'un extrait d'une confession de foi de
Dietrich Bonhoeffer : « Je crois que Dieu veut nous donner chaque
fois que nous nous trouvons dans une situation difficile la force de résistance
dont nous avons besoin. Mais il ne la donne pas d’avance, afin que nous ne
comptions pas sur nous-mêmes, mais sur lui seul. Dans cette certitude, toute
peur de l’avenir devrait être surmontée. »
Acte de
parole, je crois que la prière peut avoir pour but de nous reposer dans cette
certitude. Priant ; il s'agit de passer de la peur à la confiance, malgré
tout. Il ne s'agit pas de manquer de lucidité : certains sujets, certaines
circonstances, ou la situation de tel ou telle ami(e) peuvent être sombres,
marqués par le mal, et sembler sans avenir. Alors, ne pas renoncer à la prière
c'est rappeler que la lumière brille dans les ténèbres, que victoire a été donnée
au bien et que l'avenir est connu de Dieu seul.
Pourquoi
prier ? Acte de parole, geste de confiance et d'espérance, la prière ne
croit pas forcément au miracle, mais elle est parole d'une vie plus forte que
toutes les morts, et elle parle – même parfois en silence - d'un amour qui nous
donne d'entrer, en communion avec toutes celles et ceux qui prient et avec le
Christ qui nous ouvre le chemin, dans l'éternité de Dieu.