Le temps de l’avent couvre les quatre dimanches qui
précèdent la fête de Noël. En communion avec les prophètes et les témoins du
premier Testament, l’Eglise se place dans l’attente de la venue du Christ Jésus
au cœur du monde.
Ce temps d’attente permet d’abord de préparer la fête de
Noël ! Faire la fête : oui, il
importe, peut-être plus que jamais face à tous les discours de morosité et de
crise, de savoir se réjouir et de partager la joie de l’Evangile. Ne pas se
soumettre et s’abandonner à la critique sombre et facile du monde, de notre
société de consommation ; car nous ne pouvons y échapper : nous sommes dedans ! Alors
à nous de
savoir et de dire au nom de quoi nous nous réjouissons : le cadeau de
Dieu, le don au-delà de tout don, Christ né dans le monde !
Un temps pour préparer la fête et la réjouissance ; l’avent est aussi un
temps qui permet de vivre l’espérance de la foi chrétienne. Dans la joie savoir vivre l’audace
qui s’enracine en Dieu. Dieu qui vient dans le monde, qui vient se lier à notre
humanité, faire Alliance pour que surgisse le Royaume ! L’Avent est préparation de l’événement :
naissance du Christ, surgissement du Royaume : notre Foi appelle la
réalité du monde et de nos vies à se transformer avec Christ en se mettant à l'écoute de sa Parole !
Ainsi le pasteur Charles Wagner écrivait dans son livre l’Ami :
« La foi est Confiance en
Dieu, et non la complaisance d’un esprit prêt à tout accepter, ni cette
élasticité de l’aptitude à croire, permettant de l’étendre jusqu’à l’invraisemblable
et même l’absurde.
L’homme de peu de foi est celui
qui se méfie de la solidité de l’Univers et de son organisation. Il n’a qu’une
médiocre confiance dans le résultat final. L’impression qu’il reçoit du
spectacle universel, comme de la vie des hommes, est une impression de désordre
et d’incohérence, à laquelle il ne peut opposer aucun contrepoids.
L’homme de foi, lui aussi, voit
le chaos, l’injustice de la vie, l’impassible brutalité des lois naturelles.
Mais il ne se résigne pas à la sentence de la fatalité aveugle. Les vestiges de
l’Esprit qu’il sent en lui l’empêche de s’abandonner et de se soumettre. S’il
est plongé dans la nuit, accueilli par la tourment, la boussole l’empêche de se
désorienter. Il n’admet pas que la cause soit jugée et reste sans appel. Sous
le coup même qui l’assomme et semble péremptoire, il dit : « Je
maintiendrai ! » Au fond, la foi c’est l’audace pousser jusqu’à l’infini :
« Notre foi c’est la victoire qui a vaincu le monde » (Jean 5, 4) »