Texte Biblique : Romains 13, 8 à 14
Prédication apportée à l'Eglise évangélique libre de Béziers ce dimanche 3 avril :
8Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime l'autre a accompli la loi. 9En effet, les commandements : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne désireras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10L'amour ne fait pas de mal au prochain : l'amour est donc l'accomplissement de la loi.
11D'autant que vous savez en quel temps nous sommes : c'est bien l'heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus proche de nous que lorsque nous sommes venus à la foi. 12La nuit est avancée, le jour s'est approché. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. 13Comportons-nous convenablement, comme en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauche, sans dispute ni passion jalouse. 14Mais revêtez le Seigneur Jésus-Christ, et ne vous préoccupez pas de la chair pour en satisfaire les désirs.
Quand Gil m'a
invité à prêcher, et je l'en remercie, je suis très heureux de
partager avec vous ce temps, quand Gil m'a invité à prêcher sur
« les uns les autres » je lui ai proposé de retenir ce
texte de la lettre aux Romains. Dans ce texte l’apôtre Paul invite
les chrétiens de l’église de Rome à l’amour. Rien de très
exceptionnel ici. Vous connaissez, nous connaissons tous, ces
refrains d’amour qui reviennent dans le premier et dans le deuxième
testament.
« Aimez
vous les uns les autres comme je vous ai aimé », « on
vous reconnaîtra à l’amour que vous avez les uns pour les
autres », « Dieu a tellement aimé le monde », etc…
Nous pourrions tous multiplier les références et les citations -
oui le christianisme est fondé sur l’amour – l'amour manifesté
en Jésus Christ. Mais une fois que l'on a dit ça – on a dit
quoi ?
Il n'y a rien
d’exceptionnel donc que ce texte de Paul qui rappel les
commandements d’amour. Mais je crois que ce texte permet une
manière de comprendre ce que nous disons quand on dit que le
Christianisme est une religion d'amour. Il y a dans le texte de Paul
un mot, un petit mot qui donne un éclairage particulier. Un petit
mot qui intervient dès le premier verset de ce texte : « N’ayez
aucune dette
envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les
autres ». Que vient faire ici ce petit mot « dette » ?
Etre en dette
vis à vis de quelqu’un c’est en être le débiteur, devoir
quelque chose à cette personne. Or pour qu’il y ait dette il faut
qu’il y ait eu don ou qu’il y ait eu prêt. Toute personne
endettée a forcément reçu ce dont elle est endettée. C’est le
propre de l’économie. La dette est le pendant du don.
Aussi
quand Paul écrit « N’ayez aucune dette
envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les
autres », par là il insert l’amour dans une économie. Ou
mieux, il fait de l’amour une économie. Et ce n'est pas pour rien
que ces versets sur l'amour viennent juste après d'autres sur le
paiement de l’impôt.
Ça peut
surprendre, mais je crois que ce vocabulaire, cette manière de
parler, cette compréhension de l’amour peut être pertinent pour
aujourd’hui. Car le décalage entre la façon de parler de Paul qui
fait de l’amour une économie, un échange, une dette et ce que
nous entendons aujourd’hui, ce décalage est porteur de sens. Pour
le dire de manière abrupte : l'amour chrétien n'est pas un
sentiment romantique.
Oui ce décalage
permet de réaliser que l’amour, l’amour dont je parle ici dans
ce temple ou dans un autre, cet amour que l’on chante dans nos
cantiques, l’amour dont il est question dans nos prières et notre
relation à Dieu, ce n’est peut-être pas la même chose
qu’ailleurs, ce que le monde appelle l'amour.
Je m’explique,
l’amour ici dans ce temple, ce n’est pas ce que l’on perçoit
lorsqu’on allume la radio et que l’on entend la voix plus
hurlante que chantante de quelques canadiennes, françaises ou
italiennes, empoummonées qui concourent à chanter les mots je
t’aime avec le volume le plus élevé et dans la durée la plus
longue. Je n'émets pas de jugement esthétique, on peut être
chrétien et être fan de Céline Dion ou Lara Fabian...
Le texte de Paul avec ce mot
de « dette » vient rappeler qu’ici, dans ce temple, à
la suite de cette lecture, l’amour n’est pas ce que l’on peut
voir non plus à la télévision avec ses couples enamourés à la
vie rocambolesque entre déchirements et passions qui font le
quotidien de ce petit écran.
Parler de
l’amour dans le registre de la dette, dans le registre de
l’économie, c’est rappeler que l’amour est avant tout, et
avant d'être un sentiment, l'amour est un commandement. Paul
écrit dans le texte que nous avons entendu : l’amour est
« le plein accomplissement de la loi ». S'aimer les uns
les autres est une obligation, une loi, un commandement, une dette.
Pour faire un
petit détour dans l’évangile selon Jean, Jésus au chap. 13 de
l’évangile selon Jean donne ce commandement en parlant d’un
« commandement nouveau » – cela peut en effet
surprendre le lecteur attentif des écritures car déjà dans
l'ancien testament il y a des exhortations à l'amour, déjà il y a
un commandement d'amour. L'amour n'est pas une chose nouvelle
apportée par le nouveau testament et que l'ancien ne connaîtrait
pas.
Par contre, il
y a bien quelque chose de nouveau dans ce commandement : la
nouveauté, clairement la nouveauté c'est le fondement de l'amour en
Christ. Ainsi dans l'évangile selon Jean au chap. 13, v.. 34, Jésus
dit à ses disciples : « Aimez vous les uns les autres
comme je vous ai aimé », la nouveauté du commandement n'est
pas dans le aimez vous les autres, mais la nouveauté du commandement
est dans le « comme je vous ai aimé »
Avec ce « comme
je vous aimé ». Nous avons un exemple d'amour. Que dis-je un
exemple, nous avons la révélation de l'amour, un amour fondé en
Dieu. Un amour qui trouvera son expression dans la première lettre
de Jean : « Cest en ceci que l'amour de Dieu s'est
manifesté parmi nous :
Dieu a envoyé
son Fils dans le monde pour que nous vivions par lui.
Et cet amour,
ce n'est pas que nous, nous ayons aimé Dieu, mais que lui nous a
aimé et qu'il a envoyé son fils comme le pardon de notre péché.
»
Ce petit détour
par l'évangile selon Jean et par la première lettre de Jean nous
permet de toucher une définition de l'amour. Or dans cette
définition pour la première lettre de Jean il y a son origine en
Dieu, comme dans l'évangile selon Jean, le commandement d'amour se
base dans le mouvement du Christ vers notre humanité.Vous comprenez
que la définition chrétienne de l'amour ne peut pas être la même
que celle du monde car elle est liée à Dieu lui-même.
Pour un
chrétien, aimer, ce n’est pas faire du bon sentiment, ce n'est pas
même « être charitable », non ; aimer c’est
s’inscrire dans une économie et se soumettre à une loi. Cette
économie ou cette loi ce sont ce que Jésus a porté au cœur du
monde – une révélation particulière. Economie, loi, révélation
particulière : autant d’expressions qui peuvent se retrouver
dans l’expression « vivre ensemble ».
Ainsi quand la
Bible dit « aimez vous les uns les autres », le pluriel
est de mise, et les uns sont aussi audible que les autres.
« Les uns
les autres » on entend les deux. Alors que quand les chanteuses
à la mode de mon exemple de tout à l’heure, quand ces chanteuses
hurlent « je t’aime », seul le je est audible et le
« t’ » efface l’autre ou du moins le place au second
plan.
Il me semble
que c’est la grande différence entre l’amour dans la Bible et
l’amour tel qu’il s’entend aujourd’hui. Dans la Bible,
l’amour s'enracine en Dieu et il ne peut se vivre qu’au pluriel,
il doit se vivre au pluriel. Les uns et les autres y ont leur place.
Il n’est pas la satisfaction du désir d’une personne unique.
Mais il fait de la place autant aux uns qu’aux autres car il
reconnaît comme fondement la parole de Dieu.
L’amour doit
être un vivre ensemble, il se fait loi pour réglementer les
rapports entre les uns et les autres. L’amour est économie dans
laquelle on donne d'autant que l’on est endetté, mais sans pouvoir
jamais effacer la dette.
Alors, depuis
tout à l'heure je parle d'économie. Il faut peut-être que je m'en
explique. Le mot économie, en grec ça veut dire oikos – maison –
nomos – loi, règle : l'économie c'est la loi de la maison,
la règle de la maison. Aussi c'est pas peut dire que l'amour est une
économie. C'est rappeler à la suite de Paul que l'amour est la
règle du vivre ensemble, le commandement de la maison chrétienne,
de la maison qui se fonde sur l'amour du Christ. Aimer c'est une
manière de vivre plus qu'un sentiment romantique.
On peut aussi,
se souvenir que contrairement à l'idéologie dominante de notre
aujourd'hui l'économie ce n'est pas une question d'argent, une
question de chiffre, une question de croissance, de Produit Intérieur
Brut ou de je ne sais quel indice économique. Avant d'être une
question mathématique et une question de profits, l'économie est
une question de vivre ensemble dans le même lieu, la loi de la
maison. Un économiste avant d'être un spécialiste des finances,
devrait être un expert du vivre avec les uns et les autres.
C'est vrai pour
le système, pour le monde, et c'est vrai pour chacune de nos vies –
Il suffit de prendre l'expression « faire des économies »,
on dois tout, ou on a tous du un jour, « faire des économies ».
Or, que fait-on quand on fait des économies ? Est-ce qu'on aime
plus notre prochain ou est-ce qu'on met des sous de côtés ?
Dans la logique de Paul, faire des économies revient à aimer de
plus en plus au nom de Jésus- christ.
Si je m'arrête
sur cette notion d'économie c'est parce que je crois qu'elle nous
permet de réaliser que nous ne vivons plus à la même époque que
Jésus, à la même époque que Paul. Nous ne lisons plus le monde de
la même manière. Notre manière de concevoir l'économie a changé
et avec ce changement on peut voir la modification de toute notre
mentalité, notre manière de voir le monde, notre manière d'être
en relation les uns avec les autres.
Je le disais
quand dans le texte de la lettre aux Romains Paul écrit « aimez
vous les uns les autres », on entend autant « les uns »
que « les autres ». Personne ne s'efface, et celui qui
aime n'efface pas celui qui est aimé. Il y a quelque chose qui se
trace d'un vivre ensemble, d'un vivre avec, voire d'un donner à
vivre en liberté.
Accepter
d’entrer dans cette économie-là, se soumettre à la loi de la
maison chrétienne, entendre l'appel au vivre ensemble qu'a annoncé
le Christ, ainsi, Paul appelle cela « revêtir le Seigneur
Jésus Christ ». Derrière on peut avoir l'image du baptême
dans les premières églises durant lesquels, le baptisé sortais
revêtu de blanc. Revêtir le Christ, c'est ce que Paul dans sa
lettre aux Galates annonçait déjà en parlant de loi du Christ ;en
Galates 6. 2 par exemple : Portez les fardeaux les uns des
autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.
Accomplir la
loi du Christ, Revêtir le Christ, aussi pour aller un peu plus loin,
parler de l’économie de l’amour, de la loi ou du vivre ensemble,
c’est pour Paul s’inscrire dans un rapport à Dieu, dans une
réponse à l’amour de Dieu. L'économie chrétienne c'est aussi
choisir de vivre sous les regards de Dieu. Ce choix se fait de
manière individuelle, personnelle et de manière collective, en
communauté.
De manière
individuelle, choisir cette économie, - revêtir le Christ,
accomplir sa loi -, ce vivre ensemble, ce rapport à Dieu se fait en
laissant de côté ce que Paul appelle « les préoccupations de
la chair ». Et la liste qu’il donne pour qualifier ces
« préoccupations de la chair » est éloquente :
ripailles, beuveries, coucheries, débauches, querelles, jalousies ».
Tout ça, c’est encore une toute autre économie, une toute autre
loi et un tout autre vivre-ensemble. C’est là loi de la
satisfaction du désir, la satisfaction du désir dans laquelle
l'autre ne m'intéresse que si il m'est utile pour moi.
C’est cette
loi de la satisfaction du désir que Paul combat quand il exhorte à
revêtir le christ. Comprenons nous bien. Il faut peut être s'y
arrêter un peu. Si Paul combat ce qu’il appelle les préoccupations
de la chair, ce n’est pas au nom de la morale ; au nom d'un
bien ou d'un mal que quelqu'un aurait défini un jour. Mais c’est
au nom de l’évangile : revêtir Christ.
L’évangile
n’a rien à voir avec la morale, qu'elle soit bourgeoise ou bien
pensante. Cette morale avec laquelle il est des choses qui se font et
d'autres ne se font pas, cette morale qui voudrait que celles qui se
font doivent être fait de manière juste.
Pour Paul les
choses sont claires, et nous l'oublions souvent, l’essentiel de la
vie du Chrétien n’est pas dans son comportement, dans sa manière
de vivre, dans ses actions. A bien lire Paul, je crois que le
chrétien n’a plus à se préoccuper de comment il vit. Le sens de
sa vie lui est donné du dehors : en dehors de sa vie elle-même,
en dehors de son comportement, en dehors de ce qu’il peut faire ou
ne pas faire, en dehors de sa morale. Pour Paul, et c'est là son
évangile, sa manière de dire l'évangile : Il n’y a qu’à
revêtir Christ, accepter que le sens de notre vie n’est pas en
nous mais en Christ – la loi est celle du Christ, celle qu'il a
accomplit lui, et dont il nous a libéré pour ne pas avoir à nous y
épuiser.
Le sens de
notre vie n’est pas en nous mais en Christ, aussi nous n’avons
pas à nous épuiser en construisant ce sens ou à nous égarer en le
cherchant. Il nous est donné. Il nous est donné et nous n’avons
qu’à l’accepter – accepter le don, revêtir Christ –
réaliser que nous sommes endettés, mais endettés d'une dette que
nous ne pouvons pas rendre. Accomplir la loi du Christ ou revêtir le
Christ ce n'est pas un donnant donnant, un petit marchandage ou alors
nous annulons la grâce et nous sombrons dans une logique de salut
par les œuvres.
La dette dit la
grâce. Accepter le don, revêtir Christ, c’est là la première
dette qui nous entraîne dans l’économie de l’amour, le chrétien
se sait aimé gratuitement. J'aime la phrase qui dit que « Dieu
nous aime non pas parce que nous sommes justes, mais parce qu'il est
Dieu »
Dieu
nous aime non pas parce que nous sommes justes, parce que nous sommes
de bons croyants, parce que nous faisons les choses comme Il veut
qu'elles se fassent. Mais Dieu nous aime en premier, sans condition,
parce qu'il est Dieu, et qu'en lui l'amour est un don premier.
Dette
que l'on ne peut rembourser – mais dette libératrice aussi. A
partir de cette dette nous sommes tous entraînés dans le vivre
ensemble, à vivre sous la loi de la maison du Christ, dans
l’économie avec Dieu – sans pouvoir nous prendre pour des
superman de la foi ou des super-héro de l'évangile.
La
vie chrétienne se vit – humblement, simplement - à partir de
cette dette : nous sommes aimés de Dieu et nous n'avons pas les
moyens de l'aimer autant qu'il nous aime – il ne faudrait pas
rêver. Aussi à partir de cette dette il faudrait peut-être même
parler d'une certaine décroissance : décroître pour accepter
de voir le Christ grandir. Jean le baptiste au début de l'évangile
selon Jean ne disait-il pas, en parlant de Jésus « il faut que
lui croisse et que moi je diminue » ? (Jn. 3, 30)Cette
parole n'est-elle pas vrai pour tout croyant ? ne pas vouloir
aimer par ses propres moyens, mais laisser Dieu aimer les uns les
autres à travers soi.
« N’ayez
aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les
uns les autres ». Cette phrase qui peut résonner pour chacune
de nos vies individuelles, mais cette phrase peut aussi être le
programme d’une vie d’église, d’une vie collective. Je le
disais, tout à l’heure, cette économie de l’amour, ou ce vivre
ensemble, c’est pour Paul s’inscrire dans un rapport à Dieu,
dans une réponse à l’amour de Dieu.
Choisir de
vivre sous les regards de Dieu est aussi un programme collectif, cela
peut être un projet d’église et même un projet d'églises au
pluriel : les unes les autres.
Projet d’église
où l’économie de l’amour, la dette imposée par l’amour de
Dieu se vit ensemble. Elle se vit dans les rencontres et dans les
occasions comme dans les petits riens. Vie d’église, où nous
vivons ensemble la croissance dans l’amour sans résister à
l’amour de Dieu. Aucune autre dette entre nous que cet amour à
faire croître, car personne ici n’a rien à prouver aux autres.
Revêtir Christ
ça veut dire accepter de vivre sous les regards de Dieu à l’abri
des jugements des uns et des autres.
Vivre ensemble
la même dette, en église, entre nos églises, vivre ensemble la
même économie d'amour et partager la même décroissance en Christ.
Que Dieu nous
soit en aide, et au Christ seul soit la gloire.
Je vous invite
à la prière
Dieu, éternel
et père,
En nous donnant
le Christ-Jésus
Tu traces pour
nous les chemins de l'amou.
Avec lui tu nous as comblé de bien, tu nous as tout donné.
Nous ne pouvons
que reconnaître devant toi notre endettement :
Nous te devons
tout.
Alors dans ce
creux de nos vies, jaillit la louange !
Merci,
reconnaissance, joie :
pour l'amour,
pour la confiance et la paix, souvent présents au bords de nos
chemins de vie, quelque soit les obstacles et les embûches
Merci,
reconnaissance, joie :
pour les frères
et les sœurs que tu nous permets de rencontrer, dans une relation
vivante, quelque soit les différence et les confrontations.
Merci,
reconnaissance, joie :
pour ton
évangile, pour ta parole qui nous invite à avancer sur les chemins
de ton royaume, fidèles à demain avec Toi, quelque soit les peurs
et les risques.
Oui, Père,
maintiens en nous ta louange, et par elle, maintiens nous dans
l'espérance
Notre monde,
nos contemporains, notre ville de Béziers en ont tant et tant
besoin.
Renouvelle le
courage de croire et notre témoignage.
Pour la seule
gloire du Christ - Amen.