jeudi 8 janvier 2015

Dire la confiance pour vaincre la terreur...

Au lendemain du crime odieux contre Charlie Hebdo, la société se réveille en tremblant au risque des ténèbres et de la peur. A l'heure de l'émotion, je voudrai me souvenir que la seule chose que nous puissions opposer au règne de la haine et de l'intolérance que certains promeuvent par les armes, leurs prises de position, ou leurs livres, c'est la confiance.

Cette confiance, le pacte républicain la soude autour des trois mots de liberté, égalité et fraternité. Cette confiance personnellement, j'en trouve la source dans la bonne nouvelle du Christ Jésus et dans ses paroles d'amour et de liberté, dites au nom du Père. Cette confiance, je le crois, peut aussi se trouver dans une lecture du Coran ; dans ce qu'Abdennour Bidar, par exemple, appelait l'Islam sans soumission, il concluait son essai sur un existentialisme musulman par cette vision pleine de confiance : « Bientôt peut-être nous verrons les hommes réunis dans une condition humaine nouvelle où la croyance des uns et l'athéisme des autres auront été conduits au-delà de leur différence, puisque ceux qui croyaient au ciel l'auront trouvé sur la terre et ceux qui ne croyaient pas au ciel... l'auront tout de même trouvé sur la terre. Pour les uns comme pour les autres, l'infinie puissance d'agir ne sera plus un idéal -en quoi l'on espère ou l'on rejette-, mais la réalité même d'un état humain nouveau : celui de cet être qui est fontaine de vie toujours jaillissante au centre du jardin » (A. Bidar, l'Islam sans soumission, Albin Michel, 2008, p. 256).

Confiance en la fontaine de vie face aux ténèbres, à la peur et à la puissance de mort. Il faut tenir cette confiance car s'entendent déjà celles et ceux qui, par exemple, regrettent que la peine de mort n'existe plus en France pour châtier les coupables. Tenir la confiance et redire que dans notre tradition française, républicaine, démocratique et humaniste, la réponse à la violence n'est pas la violence mais la justice. Une justice qui affirme au plus haut la liberté de l'humain indéfectiblement liée avec le respect de la dignité humaine, dignité de toute vie.

Alors, la confiance en la vie ne m'empêche pas de trembler au lendemain du massacre, elle me pousse juste à croire qu'au-delà de l'absurdité de ces morts et de toute cette violence, une société dans laquelle chacun puisse croire, penser, s'exprimer et vivre selon son cœur et en toute liberté est possible, que l'on soit caricaturiste à Charlie Hebdo ou Musulman...

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