samedi 30 juillet 2016

Prédication du dimanche 24 juillet 2016 - Marc 2, 13 à 28

13Jésus s’en alla de nouveau au bord de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 14En passant, il vit Lévi, le fils d’Alphée, assis au bureau des taxes. Il lui dit : « Suis-moi. » Il se leva et le suivit. 15Le voici à table dans sa maison, et beaucoup de collecteurs d’impôts et de pécheurs avaient pris place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux et ils le suivaient. 16Et des scribes pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les collecteurs d’impôts, disaient à ses disciples : « Quoi ? Il mange avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs ? » 17Jésus, qui avait entendu, leur dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ; je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
18Les disciples de Jean et les Pharisiens étaient en train de jeûner. Ils viennent dire à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » 19Jésus leur dit : « Les invités à la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. 20Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé ; alors ils jeûneront, ce jour-là. 21Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement ; sinon le morceau neuf qu’on ajoute tire sur le vieux vêtement, et la déchirure est pire. 22Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres ; mais à vin nouveau, outres neuves. »
23Or Jésus, un jour de sabbat, passait à travers des champs de blé et ses disciples se mirent, chemin faisant, à arracher des épis. 24Les Pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Ce n’est pas permis. » 25Et il leur dit : « Vous n’avez donc jamais lu ce qu’a fait David lorsqu’il s’est trouvé dans le besoin et qu’il a eu faim, lui et ses compagnons, 26comment, au temps du grand prêtre Abiatar, il est entré dans la maison de Dieu, a mangé les pains de l’offrande que personne n’a le droit de manger, sauf les prêtres, et en a donné aussi à ceux qui étaient avec lui ? » 27Et il leur disait : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, 28de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

Avec ce passage de l’évangile, nous pouvons entendre, je crois, ce qui fait le disciple de Jésus pour l’évangéliste Marc. C’est un peu comme si au commencement de l’évangile, Marc prenait le temps de nous présenter les protagonistes. Il nous dit qui sont les disciples et qui est Jésus.
Qui sont les disciples, déjà au chapitre 1 Jésus avait appelé les 4 premiers disciples – deux fratries : Simon et André d’une part et d’autre part Jacques et Jean. Ici Jésus appelle Lévi collecteur de taxe. Puis, dans quelques versets, au chapitre 3 la liste des 12 apôtres sera donnée.
La question des disciples dépasse donc les textes que j’ai lu, tout comme la présentation de Jésus, mais ces présentations trouvent ici une acuité particulière. En effet nous avons ici un appel d’un disciple – Lévi, collecteur d’impot. Nous avons un débat entre les disciples de Jean et ceux de Jésus sur la question de la nécessité du Jeune. Et enfin nous avons une défense de Jésus – il défend ses disciples sur la question des sabbats par rapport aux scribes et aux pharisiens. Trois passages bibliques bien différents les uns des autres, qui en complément les uns avec les autres viennent brosser le portrait des disciples de Jésus et qui est ce Jésus que ces gens suivent.
Lors du repas chez Lévi, nous pouvons retenir trois traits fondamentaux. D’abord le disciple c’est celui qui entend une parole de Jésus et qui y conforme sa vie. A Lévi, Jésus dit suis moi. Celui-ci se leva et le suivi. Lévi entend la parole de Jésus et il y conforme sa vie : il se lève, il le suit.
Deuxième trait important, les disciples sont nombreux à suivre Jésus – si tout à l’heure je parlais de la liste des 12 apôtres, il faut bien distinguer entre les apôtres que le Christ envoi – les 12 – et la foule qui suit Jésus, elle est nombreuse.
Enfin être disciple ce n’est pas tant recevoir un enseignement de son maître que partager son quotidien. Dans l’évangile selon Marc Jésus n’est pas l’auteur de grands discours à ses disciples – comme on peut le retrouver parfois chez Matthieu et surtout chez Jean. Dans l’évangile selon Marc, c’est le quotidien du maitre qui est partagé et c’est à travers ce quotidien que l’enseignement passe – ici il est question de repas.
En regard à cette présentation des disciples – Jésus se présente alors comme le médécin dont on besoin les malades – si on se croit bien portant, on a pas besoin de lui. Et il a cette parole d’appel forte : « je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs »
A premiers traits concernant les disciples, la deuxième partie du texte, le débat avec les disciples de Jean le Baptiste va ajouter un élément fondamental. Les disciples de Jean suivent une discipline – ils sont dans l’obéissance à la règle et cette règle fait qu’ils jeunent certains jours. Les disciples de Jésus n’ont pas cette discipline – nous ne savons pas si ils en ont une ou pas – là ce n’est pas dit.
Mais ce qui est dit, c’est qu’en vis-à-vis de cette discipline des disciples de Jean le baptiste ce que pose Jésus c’est une image d’amour – très forte – l’image du marié. Les disciples de Jésus sont les amis du marié, et avec le marié il y a un devoir de réjouissance – ils ne peuvent se soumettre à des jeunes ou autres privations comme les disciples du baptiste sont invités à le faire.
Avec cette image du marié, Jésus se situe clairement comme le Messie et il affirme par là sa supériorité. Si Jean le Baptiste le disait de lui-même, il n’est pas digne de délier les sandales de celui qui vient – Jésus est celui qui vient. Du coup si suivre Jean le Baptiste c’est préparer le chemin, suivre Jésus c’est être en chemin, être en chemin avec l’ami, l’époux, le Christ vivant.
Il y a là une nouveauté radicale qui appelle une réjouissance – la nouveauté du tissus neuf qui ne peut se mettre sur un vieux tissus, la nouveauté d’un vin nouveau qui ne peut se stocker dans une vieille outre.
L’appel de Lévi nous a rappelé que les disciples sont ceux qui entendent une parole de Jésus et y conforment leur vie, ce sont tous ceux qui sans nombre choisissent de suivre Jésus, et le disciple partage le quotidien du maitre. Après quoi la controverse avec les disciples du baptiste met en exergue la notion d’amitié du maitre, de la réjouissance, de la noce – être disciple c’est être dans une amitié, une relation de proximité avec le Christ qui prévaut sur toute règle ou toute discipline.
Reste à entendre le dernier passage de l’extrait que j’ai lu qui nous donne à entendre qu’être disciple c’est être protégé, mis à l’abri par le Christ, protégé par lui. C’est le moment de la polémique avec les pharisiens quand ceux-ci mettent en cause les disciples qui arrachent des épis un jour du Sabbat, Jésus répond avec l’exemple de David – encore une image messianique – pour affirmer que le fils de l’homme est maître du sabbat. Un maître non pas pour dominer, mais bien pour protéger et mettre à l’abri ceux qui le suivent.
Ce maître du sabbat, c’est le Messie. Là encore Jésus s’affirme comme le messie, le Christ de Dieu puisqu’il reprend des apocalypses de l’ancien testament le titre de Fils de l’homme – ce sera le seul titre que Jésus se donnera à lui-même – il laissera les autres le reconnaître comme le Christ.
Au commencement de l’évangile, avec cette finale du chapitre 2, Marc prend le temps de nous présenter les protagonistes. Il nous dit qui sont les disciples et qui est Jésus. Les disciples ce sont des foules nombreuses qui ont entendu la parole et veulent y conformer leur vie, ces foules de disciples suivent Jésus et partagent son quotidien. Dès lors ces foules sont les amis du Christ de Dieu, il les protège et les met à l’abri des puissances de jugement et de mort.
Ces présentations des disciples et du Christ sont liées au travers de ces trois histoires. Elles sont liées de manière forte – ce qui fait le disciple c’est le lien au Christ, ce qui fait que Jésus est le Christ c’est l’amour qu’il porte aux disciples. Ici la présentation de l’un est nécessaire à la présentation des autres. S’entend alors que pour se présenter le croyant ne peut pas dire « je », « je suis », « je crois » mais « nous », « nous sommes », « nous croyant ».
Dans la relation au Christ ce qui prévaut ce n’est pas l’individu – il existe et il est important – le christ est attentif à chacun comme le médecin doit être attentif à chaque malade ; mais ce qui prévaut c’est le lien, l’unité, l’union entre chaque disciple et le Christ, et entre les disciples également. Savoir dire « nous », plus que savoir dire « je » c’est savoir dire le lien de la foi – je suis uni au Christ, je ne suis pas seul – nous sommes ensemble avec Dieu. Savoir dire nous c’est aussi savoir dire l’importance de la communauté – nous ne sommes pas seul à porter un lien individuel avec Dieu, quand bien même chacun, nous n’avons pas les mêmes mots pour dire ce lien de la foi.
Union avec Dieu, unité des croyants. S’entend alors que l’unité de l’église est plus qu’une option à la foi chrétienne – elle est un de ses fondements et une de ses plus grande espérance. Etre disciples ensemble dans notre diversité. On peut alors se souvenir par exemple, qu’au début du XXe siècle les grandes conférences œcuméniques ont été suscitées par le mouvement missionnaire. Si les églises pouvaient passer outre leur division dans les métropoles, en occident, en connaissant leur histoire, l’ouverture aux autres, le témoignage auprès de peuples inconnus rendaient nécessaire une proclamation commune de l’évangile.
Ainsi, la mission de l’église si elle veut être mission de Dieu, ne peut faire l’économie de l’œcuménisme. La foi chrétienne si elle est don de Dieu ne peut se vivre en solitude, elle appelle nécessairement à l’unité des disciples du Christ.
Il y a là un fondement fort de la vie de l’église – mais il y a là aussi une grande espérance. L'année passée, dans notre étude biblique de l'après midi nous l’avons lu ensemble dans le livre de l’apocalypse – l’unité du peuple de Dieu est une promesse du ciel nouveau et de la terre nouvelle d’apocalypse 21 : «  La demeure de Dieu est avec les humains ! Il aura sa demeure avec eux, ils seront ses peuples, et lui-même qui est Dieu avec eux, sera leur Dieu ». L’unité des croyants avec Dieu est alors donné comme la plus grande espérance. 
L'unité comme fondement et comme espérance.  
Etre disciple de Jésus aujourd’hui – c’est être croyant à la lumière de l’évangile. C'est orienter sa vie à son appel, C'est entendre la tendresse de Dieu pour nos vies, nous sommes amis de Dieu. Aussi nous pouvons nous ouvrir à la vie avec Dieu, dès aujourd’hui. L’espérance du Christ ne concerne pas une vie après la mort, mais bien notre quotidien : demeurer avec Dieu dans l’unité – être avec nos frères et sœurs dans la fraternité - c'est un appel à la vie, à la vie dans l'unité d'une fraternité renouvelée par Dieu lui-même.
Etre disciples de Jésus aujourd’hui – que cela nous soit donné à chacun et en église. A Dieu seul soit la gloire. Amen.

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